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Se tourner vers les fleurs locales

L’industrie des fleurs

 

Au Québec, la majorité des fleurs coupées qui composent nos bouquets sont encore importées par avion. Même si l’intention de départ est souvent bonne, de grands paradoxes demeurent dans le monde des fleurs, alors que nous parlons de «nature». Il y a de fortes chances que derrière votre joli bouquet de fleurs offert avec amour, se cachent des conditions de travail précaires de femmes et d’enfants sous-payés.

 

Quelques questions à poser :

  • D’où proviennent les fleurs ? 
  • Contiennent-elles des pesticides et des fongicides ?
  • Ont-elles été colorées, décolorées ou teintes artificiellement avec des produits chimiques ?

Et puisque l’industrie florale exige encore des fleurs parfaites, l’utilisation de pesticides, fongicides et engrais chimiques pour la culture des fleurs, reste plus élevée que dans tout autre secteur agricole. 1

Sans parler des «modes» telles les fleurs séchées colorées chimiquement, qui bat son plein depuis quelques années. Enfin, certaines certifications de fleurs écologiques ou équitables existent, mais ayant moi-même constaté comme fleuriste que la traçabilité reste floue et peu fiable, il est encore difficile de recommander ces certifications. 2

À l’heure de l’engouement pour la consommation écoresponsable et «locale», voyons comment faire un achat responsable pour l’environnement et pour les travailleurs.euses. Selon Équiterre, opter pour des plantes d’ici au gré des saisons du pays, reste la solution la plus écologique qui soit. Quels sont donc concrètement nos choix ? 

Pour les fleurs fraîches, il faut pratiquer la patience ! Dans un pays nordique comme le nôtre, le mieux que nous pouvons faire est de patienter jusqu’au printemps pour s’offrir des fleurs fraîches. Il est illogique de se procurer des fleurs tropicales sorties du champ en janvier, n’est-ce pas ? Même la culture de fleurs sous serres en pays froids est très questionnable. À titre d’exemple, une fleur importée de l’Afrique par avion, produit 6 fois moins de CO2 qu’une fleur cultivée en serre dans un pays comme la Hollande. 3 

D’ici le printemps, des certificats-cadeaux et des abonnements aux bouquets d’été sont souvent disponibles auprès de petites fermes locales (comme le principe des paniers de légumes bios). 

La cueillette en forêt ou en nature, est une autre bonne solution, à condition qu’elle soit effectuée avec rigueur, éthique et parcimonie. En quoi la cueillette en nature est-elle écologique ? Contrairement aux plantes cultivées par la main de l’homme, les plantes sauvages ne nécessitent aucune intervention, aucun pesticide, aucun fongicide, aucun arrosage et aucune machinerie (pétrole).
Lire : Comment cueillir les fleurs

Finalement, on les aime et elles durent très longtemps: les fleurs séchées sont de plus en plus appréciées depuis quelques années. Il n’est pas rare de voir un fleuriste faire sécher les fleurs non vendues de la semaine, une très bonne manière de valoriser un «déchet». Les bouquets d’hiver ou de fleurs séchées ont aussi l’avantage de ne pas exiger plusieurs couches de papier ou de cellophane lors du transport jusqu’à la maison, puisqu’elles ne craignent pas le gel. 

1. « Geste du mois de février: ce 14 février…Boudons la rose!« , Équiterre, https://www.equiterre.org/en/geste/geste-du-mois-de-fevrier-ce-14-fevrier-boudons-la-rose
2. https://www.cdhal.org/notre-travail/campagnes/journee-internationale-des-travailleuses-et-travailleurs-des-fleurs-14-fevrier/
3. https://reporterre.net/Si-belle-Mais-la-fleur-est-une-industrie-polluante

Gerberas grow in a modern Dutch greenhouse

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